Auteur : Alain Morel et Jean-Pierre Couteron
Editeur : Editions Dunod
4iéme de couverture:
Faut-il interdire les drogues ? Et que faut-il interdire ? Ces questions sont au cœur du débat sur les drogues et les addictions aujourd’hui. Ce qui est en débat n’est pas seulement la révision des interdits mais celle de tout un modèle, d’un paradigme. Depuis nos conceptions de base jusqu’aux mots utilisés, c’est un changement global qu’il faut opérer, un changement de politique. Dans le contexte d’une société qui ne cesse d’accroître les processus de dérégulation et d’addiction, si les enjeux humains d’éducation, de prévention et de soins ne sont pas préalablement posés, tout changement de règle légale soulèvera beaucoup de peur et d’oppositions, mais n’amènera, s’il se réalise, que de maigres progrès. À la fois professionnels des addictions mais aussi citoyens, les auteurs s’engagent dans ce débat public, en apportant leur expérience, en soulevant les questions de fond, en faisant des propositions, mais en se refusant de tomber dans tout simplisme.
Les auteurs:
Alain Morel est psychiatre, directeur général de l’association OPPELIA, président de l’association pour la recherche et la promotion des approches expérientielles (ARPAE)
Jean Pierre Couteron est psychologue clinicien, président de la Fédération Addiction.
Résumé :
🧭 Introduction : un livre pour repenser notre rapport aux drogues
Le livre « Drogues : faut-il interdire ? », coécrit par Jean-Pierre Couteron et Alain Morel, explore une question centrale de notre société : la prohibition est-elle vraiment efficace pour lutter contre la consommation de drogues ?
Alors que les politiques répressives dominent depuis plus d’un demi-siècle, les auteurs proposent une réflexion lucide, documentée et profondément humaine sur les limites du modèle actuel.
Jean Pierre Couteron, psychologue clinicien spécialisé en addictologie, et Alain Morel, psychiatre, militant de la réduction des risques, s’accordent sur un point essentiel : interdire ne suffit pas à résoudre le problème.
⚖️ Le constat : la prohibition, un échec historique
Depuis les années 1970, la « guerre contre la drogue » s’est imposée comme une doctrine mondiale. Pourtant, malgré des milliards dépensés et une répression massive, les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- La consommation reste stable, voire en hausse dans certains pays.
- Le marché noir prospère, alimentant la criminalité et les trafics.
- Les usagers sont marginalisés, souvent criminalisés pour un simple usage personnel.
Les auteurs dénoncent une politique inefficace et coûteuse, qui n’atteint ni ses objectifs sanitaires, ni ses objectifs sociaux.
Pire encore, elle renforce les inégalités, en touchant davantage les populations les plus précaires.
🧠 Une alternative : la santé publique avant la répression
Jean-Pierre Couteron et Alain Morel défendent une approche centrée sur la santé et la prévention, plutôt que sur la punition.
Leur vision repose sur trois piliers :
1. Informer plutôt que diaboliser
La peur et la désinformation ne protègent pas. Les auteurs plaident pour une éducation honnête et scientifique sur les effets et les risques des substances.
2. Accompagner plutôt que punir
Les consommateurs doivent pouvoir accéder à des structures d’écoute, de soins et d’accompagnement sans crainte d’être sanctionnés.
Cela permet une meilleure prise en charge des dépendances et une réduction des risques (matériels stériles, prévention des overdoses, suivi médical…).
3. Réguler plutôt qu’interdire
Plutôt que de laisser le marché illégal prospérer, les auteurs proposent de réguler la production et la vente de certaines drogues, comme le cannabis, afin de contrôler la qualité, limiter les profits criminels et protéger les jeunes.
🌍 Des exemples internationaux inspirants
Le livre s’appuie sur de nombreux exemples étrangers pour montrer que des politiques alternatives fonctionnent :
- Le Portugal a dépénalisé l’usage des drogues depuis 2001 : la consommation n’a pas explosé et les overdoses ont chuté.
- Le Canada et l’Uruguay ont légalisé le cannabis avec un cadre légal strict, permettant une meilleure prévention.
- Dans plusieurs pays européens, les programmes de salles de consommation à moindre risque ont montré leur efficacité pour réduire les décès et améliorer la santé publique.
Ces modèles prouvent qu’il est possible d’adopter une politique plus pragmatique, plus humaine et plus efficace
🔍 Un débat de société : liberté, santé et morale
Au-delà des chiffres, « Drogues : faut-il interdire ? » interroge notre rapport collectif à la liberté et à la morale.
Pourquoi certaines substances (alcool, tabac) sont-elles légales alors que d’autres sont interdites ?
Les auteurs invitent à dépasser les jugements moraux pour aborder la question des drogues sous l’angle scientifique et humaniste.
Ils rappellent qu’une société mature doit savoir accepter la complexité : interdire n’est pas toujours protéger, et légaliser ne signifie pas encourager.
🧩 Conclusion : un livre qui ouvre le débat
« Drogues : faut-il interdire ? » est un ouvrage essentiel pour quiconque souhaite comprendre les enjeux contemporains de la politique des drogues.
Clair, engagé et accessible, ce livre propose de rompre avec la logique de la peur et d’ouvrir la voie à une réflexion collective fondée sur la santé, la responsabilité et la connaissance.
Les auteurs nous rappellent qu’une politique intelligente ne se mesure pas à la sévérité des lois, mais à sa capacité à protéger les individus et à réduire les souffrances.
✨ En résumé
| Aspect | Position des auteurs |
|---|---|
| Objectif principal | Sortir du dogme de la prohibition |
| Vision | Approche de santé publique et de réduction des risques |
| Exemple clé | Modèle portugais de dépénalisation |
| Message | Réfléchir, réguler, accompagner plutôt qu’interdire |
📣 Call to Action
Si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à lire le livre « Drogues : faut-il interdire ? » pour approfondir la réflexion et découvrir comment une approche plus humaine et réaliste peut transformer notre rapport aux drogues.
👉 Disponible en librairie et en ligne sur le site de La Découverte.